Paris, février 2019 : le soleil brille et la température bat des records. Un petit air de printemps flotte dans les rues de la capitale, avec plusieurs mois d’avance – et son pic de pollution assorti, hélas ! Bien que Les Croqueuses de Paris n’aient pas planifié de sortie à quatre ce mois-ci, l’occasion est trop belle d’en improviser une en petit comité !
Voilà donc nos deux Franciliennes, Véronique et Aurélie, écourtant leur hibernation de Croqueuses pour sauter dans le métro jusqu’au Musée Rodin. Les jardins y sont splendides et l’exposition en cours les intrigue. Il y est question de dessin et de découpage – deux de leurs activités favorites, notamment dans leurs carnets. Comment les pratiquait Rodin, le sculpteur à l’œuvre si puissante, monumentale ? Allons voir cela de plus près…
Nous ne sommes pas déçues. L’exposition « Dessiner, découper » est tout simplement magnifique. Elle touche à l’intime du travail de Rodin, loin en amont de son aboutissement. Ces œuvres-là, préparatoires, n’avaient jamais été montrées – pas plus que mentionnées ou commentées, ni par aucun critique ni par l’artiste lui-même. Ces séries de silhouettes, juste évoquées d’un trait de crayon délié, rapidement aquarellées puis découpées pour être disposées ensemble (ou pas) nous donnent le sentiment de remonter le geste créateur jusqu’à la source, jusqu’à l’idée : aussi passionnant qu’émouvant. Mais, jugez vous-mêmes…
Après cette visite immergée dans la lumière douce qu’imposent les conditions de conservation du papier, nous ressortons dans le jardin. Le ciel est toujours aussi bleu, magnifiant la coupole dorée des Invalides, les corolles jaunes des jonquilles et les façades claires du musée – un écrin parfait pour les bronzes, ces corps noueux aux reflets ombrageux… C’est celui du Penseur qui, finalement, aura les faveurs de nos crayons parfois encore un peu engourdis par l’hibernation ! 😉
Merci au printemps pour cette avant-première fort prometteuse… et au Musée Rodin pour les trésors délicatement dévoilés. Depuis, les giboulées ont déboulé, les degrés ont dégringolé et Les Croqueuses sont rentrées finir l’hiver à l’abri. Rendez-vous à la prochaine éclaircie !
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{ Infos Pratiques }
Le musée se trouve au 77 rue de Varenne, dans le 7ème arrondissement – métro Varenne (ligne 13) ou Invalides (ligne 8, RER C). Il est ouvert tous les jours sauf le lundi, de 10h00 à 17h45.


Fabienne connaissait déjà, mais pas Aurélie ni Anne. Ce déjeuner serait donc l’occasion de leur faire découvrir ce haut lieu de parisianisme populaire. Car des bouillons, au début du XXème siècle, il y en avait plus de 250 dans la capitale ! Les ouvriers, les petits employés, les forts des Halles s’y nourrissaient chaque jour.
Mais d’abord, il faut s’ouvrir l’appétit : nous nous offrons une longue balade à travers le dédale des passages couverts. Le quartier en est plein et c’est toujours un grand bonheur de les parcourir en décembre, quand ils se préparent pour les fêtes et se parent de guirlandes.
Et puis, comme souvent à Paris – si si, détrompez-vous ! – dans ce genre d’endroit convivial, la conversation s’engage entre voisins de table..

Lieu de promenade ouvert à tous à la pointe la plus orientale du Bois, l’endroit porte la marque d’une histoire plutôt lourde – un passé en forme de passif… Créé à la fin du XIXe siècle pour étudier les plantes cultivables Outre-mer, le jardin fut en effet choisi en 1907 pour accueillir la première Exposition coloniale organisée à Paris.
Mais ce lieu de mémoire, hanté par la guerre et la colonisation, porte aussi le beau nom de
Qui penserait voir, ici, à Paris, des couples de perroquets verts s’envoler de branches en branches ? Alors que nous traversons le jardin en quête d’un endroit propice au dessin, notre Croqueuse Véronique soudain s’arrête et nous montrent les feuillages, surexcitée. « Promis, je vous jure, c’était des perroquets verts ! Je les ai reconnus, j’en ai vus l’année dernière au Sri Lanka ! » Hum. Les trois autres Croqueuses, il faut l’avouer, restent songeuses. Voire perplexes. Il fait très chaud – et lourd, et moite – ce jour-là. Elles n’osent pas proposer à Véronique de se tenir à l’ombre et de boire un peu d’eau fraîche… quand tout-à-coup, un bruissement dans les arbres attire l’attention d’Aurélie. « Je les ai vus aussi ! C’est dingue ! Ils sont magnifiques ! » Ouf, Véronique se sent moins seule.


Oui, on peut employer le pluriel, car l’espace extérieur du musée se partage en plusieurs lieux distincts. Depuis la rue Cortot, on ne devine pas que tout ce vert est caché derrière la façade. Ces jardins sont reliés entre eux par différents passages – longue allée couverte de roses et de coings, portes ouvertes dans de vieux murs ou volées d’escaliers plongeant dans la verdure.
C’est la Société d’Histoire et d’Archéologie
La reconstitution de l’


Il faut dire qu’à Paris, la vie d’un pont n’est pas de tout repos. Si la première passerelle des Arts a été démolie, c’est qu’elle avait été dangereusement fragilisée. D’abord par les bombardements des Première et Seconde Guerres mondiales. Puis par trois collisions de bateaux, entre 1961 et 1979. Pourtant, bien que le contexte ait évolué vers une ambiance générale plus sereine, le nouveau Pont des Arts n’en a pas moins risqué d’autres dommages…
Bon, de toutes façons, pour Les Croqueuses, le matériau idéal restera toujours le papier ! Donc, en ce début d’après-midi chaud et ensoleillé, nous nous installons face au Pont Neuf et ouvrons nos carnets. Pour une fois, nous avons décidé de venir sans notre caméra. Il faut dire qu’après deux jours de
Ce jour-là d’ailleurs, Les Croqueuses ont eu droit à une double dose de rencontres. Car après le passage de Claude, nous ferons la connaissance d’un jeune carnettiste en herbe : Andrew, 8 ans, venu des États-Unis découvrir Paris avec ses parents. Nous voyant dessiner, il a ouvert son sac, sorti son bloc et s’est mis au travail. Une fois son dessin terminé, il a très gentiment accepté de poser pour nous – un joli «